LA BELGIQUE, PROVINCE DE L’EUROPE
On risque de l’oublier, mais pendant que les politiciens, qui sont censés nous représenter, s’affrontent journalièrement, le processus d’intégration européenne ne s’arrête pas. Depuis quelque temps, les Etats-Membres de l’U.E. doivent subir le contrôle de leurs budgets par l’Europe avant que les parlements nationaux (ou fédéraux) ne puissent les ratifier. A cause de cette évolution, la souveraineté – déjà affaiblie – des pays de l’U.E. diminue davantage.
L’évolution de l’U.E. pendant les dernières décennies est remarquable. En 1970, la CEE comptait à peine six membres – le Benelux, la France, la RFA et l’Italie. A l’époque, le continent était profondément divisé. D’un côté, il y avait l’Union Soviétique avec ses six Etats satellites réunis au sein du Pacte de Varsovie, deux pays communistes “non-alignés” (la Yougoslavie et l’Albanie) et trois dictatures militaires (la Grèce, le Portugal et l’Espagne). De plus, il existait plusieurs pays neutres (l’Irlande, l’Autriche, la Suisse, la Suède, la France – de 1966 jusqu’en 2009 celle-ci n’étant pas membre intégral de l’OTAN – et la Finlande). La partie adverse du Pacte de Varsovie, l’OTAN, comprenait les membres de la CEE, complétés par la Grèce, le Royaume Uni, l’Islande et le Portugal.
Aujourd’hui, l’U.E. compte 27 Etats-Membres, dont 17 Etats possèdent une monnaie commune (l’euro). Huit autres pays sont obligés d’introduire l’euro. Seulement deux pays pourraient garder leur monnaie nationale : le Royaume Uni et le Danemark, où un référendum doit avoir lieu. En outre, le parlement européen a attiré au fil des années de plus en plus de compétences des Etats nationaux. Depuis 1979, il est élu directement. Dans cette assemblée, la Belgique est toujours bien représentée avec ses 22 sièges. De nos jours, 70% de la législation des Etats-Membres est d’origine européenne. L’U.E. a également une voix au chapitre dans des domaines divers comme la justice, l’enseignement, la culture, le tourisme et l’environnement, des compétences scindées en Belgique ou que les nationalistes entendent scinder à l’avenir. Moins connu est le fait que l’Union Européenne ne compte pas moins de 23 langues officielles et trois alphabets différents. Ceci relativise évidemment les “problèmes” politico-communautaires belges.
D’un côté, les nationalistes flamands affirment bien sûr vouloir la scission de la Belgique, mais en même temps, ils se prononcent en faveur d’une Europe démocratique. Pourtant, selon leur doctrine, la démocratie doit se fonder sur un concept de “culture partagée”. Entendent-ils par là que les soi-disant “Flamands” ont plus d’affinités culturelles avec les Lithuaniens, les Portugais, les Roumains qu’avec les soi-disant “Wallons”? Connaissent-ils les artistes grecs et slovènes ou lisent-ils les journaux du Danemark? Comment peut-on prétendre que la Belgique ne peut être une démocratie à cause de la scission des grands partis politiques tout en croyant à une démocratie européenne supranationale et donc multilingue composée de fractions ou même de partis politiques? Nous ne comprenons pas comment on veut rendre l’U.E. plus gouvernable en la scindant en une centaine de régions linguistiques (la Bavière, la Catalogne, le Pays basque, l’Ecosse, le Tyrol du Sud, etc.). Scinder pour ensuite coopérer à nouveau, c’est le monde à l’envers. A cet égard, le Ministre d’Etat Mark Eyskens écrivait dernièrement et à juste titre:
“La notion d’autonomie régionale accrue doit être relativisée énormément dans le cadre des mesures de convergence européennes. L’inverse se produit (moins d’autonomie) afin de préserver l’Union européenne et l’euro. Ceux qui adhèrent à la théorie de l’évaporation des Etats nationaux – ce qui est la conséquence logique de la “fédéralisation confédérale” de l’Europe – n’ont pas tort. Mais ils se trompent évidemment lorsqu’ils pensent que l’évaporation nationale facilitera et rendra plus logique la construction d’entités de taille plus réduite (les républiques de « Flandre », de Catalogne et de l’Ecosse,…). La vérité est que la doctrine nationaliste du 19ième et du 20ième siècle – dont la devise est largement: “le peuple devient Etat” – est tout à fait dépassée par une nouvelle réalité mondiale, qui est révolutionnaire dans tous les domaines. L’idée confortable du “propre peuple” est de plus en plus dépassée par la réalité d’une population multiculturelle […] pendant que l’Etat national se réduit – ce qui vaut surtout pour les petites puissances – à un programme numérique sur le disque dur de la planète terre.”
Or, si les nationalistes linguistiques sont logiques avec eux-mêmes, ils doivent non seulement combattre la Belgique mais aussi – et même surtout – l’Union européenne. Entre-temps, la scission de compétences belges ne constitue donc qu’une perte de temps, tout comme le “renforcement” des régions et des communautés. Ces dernières ne sont même pas reconnues par l’Europe (sauf dans le “Comité des Régions”, qui n’a cependant qu’une fonction consultative) et le pouvoir des Etats nationaux s’amenuise de façon drastique.
Enfin, nous soulignons encore que le déficit démocratique – dont on entend parler beaucoup – augmentera en raison des forces rétrogrades qui souhaitent ériger de nouveaux Etats nationaux. En effet, jamais dans l’histoire du monde, les problèmes politiques n’ont été tellement globalisés qu’à l’heure actuelle. Les crises économiques, les récessions, les catastrophes naturelles ou nucléaires, le réchauffement de la Terre, l’immigration, la désertification, le manque de ressources naturelles, la révolution technologique à travers l’internet, tous ces thèmes qui ne connaissent pas de frontières nationales et encore moins de frontières linguistiques. La politique doit s’adapter aux dimensions croissantes des problèmes et non inversément. Par conséquent, les nationalistes linguistiques en limitant leur action aux frontières régionales ne peuvent être considérés comme démocratiques. Cette observation répond également à la question de savoir si le B.U.B. est un parti nationaliste ou non. Or, la réponse est négative car nous ne voyons pas d’objection à ce que le Royaume belge unitaire évolue vers une province de l’Union européenne. En revanche, une telle évolution ne pourra jamais être soutenue par les nationalistes flamands ou wallons.
BELGIË, EEN PROVINCIE VAN EUROPA
We zouden het bijna vergeten, maar terwijl de politici die geacht zijn ons te vertegenwoordigen vechtend over de straat rollen, gaat het Europese integratieproces gewoon door. Sedert kort moeten de lidstaten van de E.U. hun begroting door Europa laten controleren alvorens de nationale (of federale) parlementen ze kunnen ratificeren. Daarmee neemt de al verzwakte soevereiniteit van de landen binnen de E.U. meer en meer af.
De E.U. maakte de laatste decennia een enorme evolutie door. In 1970 waren slechts zes landen lid van de EEG – de Benelux, Frankrijk, West-Duitsland en Italië. Het continent was op dat moment verscheurd, met aan de ene kant de Sovjet-Unie met zijn zes satellietstaten (Warschaupact), twee “niet-gebonden” communistische landen (Joegoslavië en Albanië) en drie militaire dictaturen (Griekenland, Portugal en Spanje). Anderzijds waren er de neutrale staten (Ierland, Oostenrijk, Zwitserland, Zweden, Frankrijk – van 1966 tot 2009 geen volwaardig lid van de NAVO – en Finland). Aan de andere kant van het spectrum bevonden zich de leden van de Westerse militaire alliantie, de NAVO (de zes EEG-landen, aangevuld met Griekenland, het V.K., Ijsland, Noorwegen en Portugal).
Vandaag telt de E.U. 27 lidstaten, waarvan 17 lidstaten een gemeenschappelijke munt (de euro) hebben. Acht andere landen hebben de verplichting om ze in te voeren, waardoor op termijn maar twee staten hun nationale munt kunnen behouden (het Verenigd Koninkrijk en Denemarken waar een referendum moet worden gehouden). Het Europees Parlement heeft in de loop der jaren steeds meer machten van de nationale staten naar zich toegetrokken en wordt sedert 1979 rechtstreeks verkozen. In deze assemblee wordt België met 22 zetels nog steeds goed vertegenwoordigd. Vandaag is 70% van de wetgeving van de E.U.-lidstaten van Europese oorsprong. Europa heeft ook inspraak in domeinen als justitie, onderwijs, economie, cultuur, toerisme en milieu, domeinen die in België gesplitst zijn of die nationalisten willen splitsen. Minder geweten is dat er in de E.U. liefst 23 officiële talen zijn en drie verschillende alfabetten. Dit alles relativeert natuurlijk de Belgische politiek-communautaire “problemen”.
Zo zeggen de Vlaams-nationalisten enerzijds dat ze weliswaar tegen België zijn, maar wel vóór een democratisch Europa. Nochtans kan democratie volgens hen enkel stoelen op een “gedeelde cultuur”. Bedoelen ze dan dat de zogenaamde “Vlamingen” meer culturele affiniteit vertonen met de Letten, Portugezen en Roemenen dan met de zogenaamde “Walen”? Kennen ze de artiesten van of lezen ze de dagbladen uit Griekenland, Slovenië of Denemarken? Of nog, hoe kan men beweren dat België geen democratie is omdat de grote politieke partijen gesplitst zijn, maar wel geloven in een Europese democratie en op Europees – en dus meertalig – niveau wel gemeenschappelijke fracties of zelfs partijen oprichten? Tenslotte is het ook onduidelijk hoe men de E.U. bestuurbaarder wil maken door de Unie op te splitsen in een hondertal taalregio’s (Beieren, Catalonië, Baskenland, Schotland, Zuid-Tirol enz.)? Splitsen om dan weer samen te werken, het is de wereld op zijn kop. Minister van Staat Mark Eyskens schreef hier onlangs terecht over:
“Meer […] regionale autonomie en zelfstandigheid dienen zeer sterk gerelativeerd in het raam van de Europese convergentiemaatregelen. Het omgekeerde geschiedt (minder autonomie) met de bedoeling de Europese Unie en de euro in stand te houden .Diegenen die stellen dat de nationale staten verdampen – en dit is het logische gevolg van de toenemende federale confederalisering van Europa – hebben geen ongelijk. Maar zij vergissen zich natuurlijk wanneer ze denken dat die nationale verdamping de uitbouw van kleinere nationale eenheden (de republieken Vlaanderen, Catalonië, Schotland…) zal vergemakkelijken en logischer maakt. De waarheid is dat de nationalistische doctrine van de 19e en de 20e eeuw, waarvan de inhoud grotelijks luidt: ‘volk wordt staat’, volledig achterhaald is door het ontstaan van een omwentelende, totaal nieuwe wereldwerkelijkheid op alle domeinen. Het knusse begrip ‘eigen volk’ is steeds meer achterhaald door de realiteit van een multiculturele bevolking […] terwijl de nationale staat wordt gereduceerd, zeker voor kleinere mogendheden, tot een digitaal software-programmatje op de harde schijf van de planeet aarde.“
Indien de taalnationalisten dus consequent zijn, moeten ze zich niet enkel keren tegen België, maar ook – en zelfs vooral – tegen de Europese Unie. Ondertussen is het splitsen van Belgische bevoegdheden en het “versterken” van de gewesten en gemeenschappen louter tijdverlies. De regio’s worden buiten het louter consultatieve “Comité van de Regio’s” niet erkend door de E.U. en de nationale staten hebben nu nog amper macht.
Tenslotte wijzen we nog op het groter worden van het veelbesproken democratisch deficit wegens het achterhaalde streven naar de oprichting van nieuwe natiestaten. Nooit eerder in de wereldgeschiedenis waren politieke kwesties zo geglobaliseerd als vandaag: economische crises, recessies, mileurampen, nucleaire catastrofes, de opwarming van de aarde, immigratie, verwoestijning, het tekort aan natuurlijke rijkdommen, de technologische revolutie via het internet… zijn themata die niet stoppen aan nationale grenzen, laat staan aan taalgrenzen. Politiek moet zich aanpassen aan de vergrote dimensies van de problemen en niet omgekeerd. Zodoende kunnen taalnationalisten die hun agitatie beperken tot de gewestgrenzen niet als democratisch beschouwd worden. In deze opmerking ligt ook het antwoord besloten of de B.U.B. nu al dan niet een nationalistische partij is. Wij hebben geen bezwaar tegen een unitair Belgisch Koninkrijk dat evolueert naar een provincie van de Europese Unie. Dat is een streven dat de Vlaams- en Waals-nationalisten nooit kunnen ondersteunen.