IL Y A 230 ET 231 ANS: LA REVOLUTION BRABANCONNE – 230 EN 231 JAAR GELEDEN: DE BRABANTSE OMWENTELING

Afbeelding – Image : ‘Vuurgevecht tussen de Brabantse vrijwilligers en de Oostenrijkse troepen op de Graanmarkt te Brussel’, Lebbeke, privé-verzameling J. Dauwe; op de voorpagina van het boek van de tentoonstelling “200ste verjaardag van de Verenigde Nederlandse Staten 1790” in het Algemeen Rijksarchief te Brussel (en Rijksarchief in de Provinciën), 1990

‘Combat de feu entre les volontaires brabançons et les troupes autrichiennes sur le Marché aux Grains à Bruxelles’, Lebbeke, collection privée J. Dauwe; sur la première page du livre de l’exposition “200e anniversaire de la États-Unis néerlandais 1790” aux Archives Générales du Royaume à Bruxelles (et les Archives de l’Etat dans les Provinces), 1990

POUR LA PREMIERE FOIS, LA BELGIQUE A ETE (BRIEVEMENT) INDEPENDANTE

Dans ce texte, le B.U.B. décrit la première révolution belge de 1789 à 1790, qui a conduit à une confédération républicaine éphémère appelée les États Belgiques Unis ou les États Néerlandais Unis. C’était la première fois depuis sa création au XVe siècle que la nation belge devenait indépendante.

Le traité d’Utrecht de 1713 a placé les Pays-Bas méridionaux (à l’exception de Liège) sous la domination autrichienne. Pour la première fois, le mot «Belgique» a été utilisé sporadiquement dans les écrits pour désigner uniquement le sud des Pays-Bas. Il s’appelait alors “Belgium Austrianacum” (auparavant on parlait de Belgica Regia).

Pendant la guerre de succession autrichienne, les Français, dirigés par Louis XV, ont conquis à nouveau les Pays-Bas méridionaux après la bataille de Fontenoy en 1745. En 1748, cependant, les Français ont rendu les régions conquises après la conclusion du traité d’Aix-la-Chapelle.

Cela a finalement été suivi d’une période de calme qui a conduit à une relance de l’économie belge aux Pays-Bas autrichiens. Le port d’Ostende, entre autres, s’est bien porté au niveau du transport maritime vers le champ de bataille de la guerre d’indépendance américaine qui a commencé en 1776 et s’est terminée en 1783. Les premières usines voyaient également le jour: tisserands, sucreries, usines de cuivre et de métal, mines de charbon du Hainaut, etc. A la fin du 18ième siècle, les Pays-Bas méridionaux possédaient aussi le réseau routier endurci le plus dense du monde : 2.482 kms de routes en pierres dont 46% en Flandre et 21%  dans le Brabant. La population belge a également augmenté rapidement.

En 1780, l’impératrice Marie-Thérèse des Habsbourg mourut et l’empereur Joseph II accéda au pouvoir. Ce «despote éclairé», inspiré par les idées des Lumières, voulait moderniser son empire, ce qui provoquerait une révolution dans le sud des Pays-Bas. Il a placé les protestants sur un pied d’égalité avec les catholiques et plusieurs monastères ont dû fermer leurs portes. La politique religieuse de l’empereur Joseph II était donc à la fois tolérante et anti-ecclésiastique. Il voulait également soumettre l’Église à l’autorité de l’État.

À partir de 1786, cependant, les réformes impériales se radicalisaient. Le soi-disant «édit éternel» de 1786, qui a libéralisé le commerce des céréales, y compris pour l’exportation, est venu à un moment où il y avait une pénurie de céréales au niveau national. La libération des exportations n’a fait qu’accentuer le problème. En 1787, les importantes provinces du Brabant et du Hainaut refusaient de soutenir les réformes. Un conflit armé approchait. La situation économique défavorable, principalement due à une mauvaise récolte et à la hausse des prix des denrées alimentaires, a également joué un rôle important en arrière-plan.

Positif était le fait que l’empereur Joseph II ait voulu introduire neuf «Kreitsen» (plus tard les provinces de la Belgique) en 1787 afin de parvenir à l’uniformisation («Gleichschaltung») dans ce qu’il appelait un «mélange monstrueux» et qu’il ait voulu simplifier le système judiciaire pour remplacer le labyrinthe des tribunaux urbains, provinciaux, ecclésiastiques, nobles et féodaux par un système hiérarchique de 64 tribunaux de première instance, deux cours d’appel (Bruxelles et Luxembourg) et une sorte de Cour de cassation, le Conseil souverain de la justice. Cependant, ces réformes ont échoué et ont été abolies quelques mois plus tard en partie par l’empereur lui-même et en partie par les révolutionnaires.

Les réformes de 1787 provoquaient des troubles parmi la population, voire même la «petite révolution brabançonne» de 1787. La cocarde tricolore fut déjà utilisée. L’empereur réussit néanmoins à maintenir son pouvoir. L’année 1788 fut relativement calme.

En 1789, année de la Révolution française et année de l’entrée en vigueur de la constitution fédérale des États-Unis d’Amérique, la Belgique connaissait sa première révolution: la Révolution brabançonne. Cela a conduit à l’indépendance éphémère des Pays-Bas méridionaux. La nouvelle nation s’appelait les «États belgiques unis», parfois appelés «États néerlandais unis». Il s’agissait d’une confédération républicaine des provinces belges, comprenant le Brabant, le Hainaut, la Flandre, la Flandre occidentale, Tournai, Malines, la Gueldre, Namur et le Limbourg. La Principauté de Liège n’en faisait pas partie et le Luxembourg restait aux mains des Autrichiens.  

A l’été 1789, le peuple liégeois se révoltait également contre son prince-évêque, qu’il parvint à expulser, après quoi le peuple déclarait la république. En avril 1790 et en janvier 1791, les armées prussienne et autrichienne mettaient fin à la révolte. La principauté a été restaurée.

Au départ, les rebelles brabançons se sont bien organisés, mais ont dû faire face à des divisions. D’une part, il y avait l’avocat conservateur et catholique brabançon Hendrik van der Noot qui voulait maintenir l’ancien régime. Il avait fui à Breda et y a rassemblé les statistes. Il était soutenu par le chanoine Van Eupen. L’autre groupe était dirigé par l’avocat progressiste Jean-François Vonck qui voulait fonder une république à l’exemple français.

Au début, ces deux groupes antagonistes pouvaient encore bien travailler ensemble contre l’ennemi autrichien commun. Ensemble, ils formaient une armée de 3.000 hommes, qu’ils plaçaient sous le commandement de Jean-André Vander Mersch, ancien colonel de l’armée française. Il peut à juste titre être qualifié de premier commandant indépendant d’une armée belge. Avec son armée, Vander Mersch est entré dans la Campine belge via les Provinces-Unies où il a capturé Hoogstraten et a fait publier le manifeste du peuple brabançon qui était la première déclaration d’indépendance de la Belgique !

Le 27 octobre 1789, les insurgés battaient les Autrichiens dans les rues de Turnhout, après quoi Bruxelles se révoltait également. Par la suite, les révolutionnaires ont conquis le reste des Pays-Bas méridionaux.

Le 18 décembre 1789, Van der Noot fit une entrée solennelle à Bruxelles. Les États généraux étaient à nouveau convoqués après une longue interruption.

Le 11 janvier 1790, les États généraux ont proclamé solennellement les États Belgiques ou Néerlandais unis. Un traité confédéral a été signé entre lesdites provinces, créant une confédération républicaine d’États à l’exemple américain. Le pouvoir de la confédération reposait principalement sur le Congrès et se limitait à l’armée, aux relations extérieures et aux finances.

Cependant, rapidement, les Statistes et les Vonckistes commençaient à s’affronter. Vonck et Van der Meersch ont été faits prisonniers et expulsés du pays. Vonck s’est enfui à Lille. L’empereur Joseph II mourut le 20 février 1790 et fut remplacé par son frère Léopold. Il promettait l’abolition des décrets de son prédécesseur et l’amnistie pour les insurgés. Dans le même temps, il a réussi à empêcher tout soutien étranger à la révolution.

En raison d’un manque d’argent et de soutien étranger, les révolutionnaires belges et leur Congrès ont été incapables de lever à temps une armée suffisamment forte pour vaincre les troupes autrichiennes à leur retour. Le 22 septembre 1790, l’armée belge fut vaincue à Falmagne près de Dinant. En décembre 1790, les Autrichiens s’emparaient également de Bruxelles et de Gand. La révolution avait échoué. Les Pays-Bas autrichiens furent restaurés. Van der Noot et Van Eupen ont fui vers les Provinces-Unies.

La signification de la révolution brabançonne est double: elle prouvait l’existence de la nation belge, prenant le contrôle de son propre destin, et l’importance de ses Provinces. De plus, les trois couleurs officielles des Etats Belgiques Unies (noir-jaune-rouge) furent reprises à la deuxième Révolution belge de 1830 ainsi que sa devise « L’union fait la force ».  

VOOR DE EERSTE MAAL WERD BELGIE (KORTSTONDIG) ONAFHANKELIJK

In deze tekst beschrijft de B.U.B. de eerste Belgische revolutie van 1789-1790, die leidde tot de kortstondige republikeinse confederatie genaamd de Verenigde Staten van België of de Verenigde Nederlandse Staten. Het was de eerste keer sinds zijn ontstaan in de 15de eeuw dat de Belgische natie onafhankelijk werd.

Door het Verdrag van Utrecht van 1713 kwamen de zuidelijke Nederlanden (behoudens Luik) onder Oostenrijks bestuur. Voor het eerst werd het woord ‘België’ sporadisch gebruikt in geschriften om hiermee alleen te verwijzen naar de Zuidelijke Nederlanden. Het werd toen ‘Belgium Austriacum’ genoemd (tevoren sprak men van Belgica Regia).

Tijdens de Oostenrijkse successieoorlog veroverden de Fransen onder leiding van Lodewijk de XV de zuidelijke Nederlanden opnieuw na de slag van Fontenoy in 1745. In 1748 gaven de Fransen de veroverde gebieden echter terug na het sluiten van de Vrede van Aken.

Daarna volgde eindelijk een periode van rust die in de Oostenrijkse Nederlanden zorgde voor een heropleving van de Belgische economie. Ondermeer de haven van Oostende deed tijdens de Amerikaanse Onafhankelijkheidsoorlog die in 1776 begon en in 1783 eindigde goede zaken in het overzees transport naar het strijdtoneel.  Ook ontstonden de eerste fabrieken: weverijen, suikerrafinaderijen, koper- en metaalfabrieken, steenkoolmijnen in Henegouwen enz.. Op het eind van de 18de eeuw bezaten de Zuidelijke Nederlanden ook het dichtste stenen verkeersnet ter wereld: 2.482 km steenwegen waarvan 46% in Vlaanderen en 21% in Brabant. Ook groeide de Belgische bevolking snel aan.

In 1780 stierf de Habsburgse keizerin Maria-Theresa en kwam keizer Jozef II aan de macht. Deze “verlichte despoot”, die inspiratie vond in de ideeën van de Verlichting, wou zijn rijk moderniseren, wat in de Zuidelijke Nederlanden een revolutie zou veroorzaken. De protestanten werden door hem op gelijke voet met de katholieken geplaatst en verschillende kloosters moesten hun deuren sluiten. De godsdienstpolitiek van keizer Jozef II was dus tegelijkertijd tolerant en anti-kerkelijk. Ook wou hij de Kerk aan het staatsgezag onderwerpen.

Vanaf 1786 werden de keizerlijke hervormingen echter ingrijpender. Het zogenaamd “Eeuwig Edict” van 1786, waardoor de graanhandel volledig vrij werd, ook voor de export, kwam op een moment dat er een binnenlandse graanschaarste was. Deze werd door de vrijgemaakte export alleen maar verscherpt. In 1787 weigerden de belangrijke provincies Brabant en Henegouwen om de hervormingen te ondersteunen. Een gewapend conflict kwam dichterbij. De ongunstige economische conjunctuur, die hoofdzakelijk veroorzaakt werd door mislukte graanoogsten en stijgende prijzen van voedselmiddelen, speelden op de achtergrond ook een belangrijke rol.

Een goed punt was dat keizer Jozef II in 1787 negen “Kreitsen” (de latere provincies van België) wou invoeren om uniformisering (“Gleichschaltung”) in wat hij een “mélange monstrueux” noemde, te bewerkstelligen en dat hij het gerechtelijk apparaat wou vereenvoudigen door de wirwar van stedelijke, provinciale, kerkelijke, heerlijke en feodale rechtbanken te vervangen door een hiërarchisch systeem van 64 rechtbanken van eerste aanleg, twee hoven van beroep (Brussel en Luxemburg) en een soort van Hof van Cassatie, de Soevereine Justitieraad. Deze hervormingen waren echter geen succes en werden enkele maanden later deels door de keizer zelf en deels door de revolutionairen afgeschaft.  

De hervormingen van 1787 leidden tot onrust bij de bevolking en zelfs tot de “kleine Brabantse Omwenteling” van 1787. Daarbij werd reeds de driekleurige cocarde gebruikt. De keizer slaagde er nochtans in zijn macht te handhaven. Het jaar 1788 verliep betrekkelijk rustig.

In 1789, het jaar van de Franse Revolutie en het jaar van het in werking treden van de federale grondwet van de Verenigde Staten van Amerika, kende België zijn eerste revolutie : de Brabantse Omwenteling. Deze leidde tot de kortstondige onafhankelijkheid van de Zuidelijke Nederlanden. De nieuwe natie heette de “Verenigde Belgische Staten”, soms ook de “Verenigde Nederlandse Staten” genoemd. Dit was een republikeinse confederatie van de Belgische provincies, bestaande uit Brabant, Henegouwen, Vlaanderen, West-Vlaanderen, Doornik, Mechelen, Gelderland, Namen en Limburg. Het Prinsbisdom Luik maakte er geen deel van uit en Luxemburg bleef in handen van de Oostenrijkers.  Maar ook de Luikenaars kwamen in de zomer van 1789 in opstand tegen hun prinsbisschop, die ze konden verdrijven waarna ze de republiek uitriepen. In april 1790 en in januari 1791 maakten respectievelijke de Pruisische en Oostenrijkse leger een einde aan de opstand. Het prinsbisdom werd hersteld.

De Brabantse opstandelingen organiseerden zich aanvankelijk goed, maar hadden af te rekenen met verdeeldheid. Langs de ene kant was er de conservatieve, katholieke Brabantse advocaat Hendrik van der Noot die het ancien régime in stand wou houden. Hij was gevlucht naar Breda en leidde van daaruit de Statisten. Hij werd gesteund door de kanunnik Van Eupen. De andere groep werd geleid door de progressistische advocaat Jean-François Vonck die naar Frans voorbeeld een republiek wou stichten.

In het begin konden deze twee antagonistische groepen nog goed samenwerken tegen de gezamenlijke Oostenrijkse vijand.  Ze vormden samen een leger van 3.000 man dat ze onder leiding stelden van Jean-André Vander Mersch, een vroegere kolonel uit het Franse leger. Hij kan terecht de eerste onafhankelijke Belgische legercommandant worden genoemd. Met zijn leger trok Vander Mersch via de Verenigde Provinciën de Belgische Kempen binnen waar hij Hoogstraten innam en het manifest van het Brabants Volk laat publiceren dat de eerste onafhankelijkheidsverklaring van België was !

Op 27 oktober 1789 versloegen de opstandelingen de Oostenrijkers in de straten van Turnhout waarna ook Brussel in opstand kwam. Vervolgens veroverden de revolutionairen de rest van de Zuidelijke Nederlanden.

Op 18 december 1789 maakte Van der Noot een plechtige intrede in Brussel. De Staten-Generaal werden sinds lang weer samengeroepen.

Op 11 januari 1790 proclameerden die Staten-Generaal plechtig de Verenigde Belgische of ook wel Nederlandse Staten. Er werd een bondsverdrag getekend tussen de genoemde provincies waardoor een republikeinse statenbond werd geschapen naar Amerikaans voorbeeld. De macht van de confederatie lag hoofdzakelijk bij het Congres en was beperkt tot leger, buitenlandse betrekkingen en financiën.

Vrij snel kwam het echter tot een botsing tussen de Statisten en de Vonckisten. Vonck en Van der Meersch werden gevangengenomen en het land uitgezet. Vonck vluchtte naar Rijsel.  

Keizer Jozef II stierf op 20 februari 1790 en werd door zijn broer Leopold opgevolgd. Deze beloofde de afschaffing van de decreten van zijn voorganger en amnestie voor de opstandelingen. Tegelijkertijd slaagde hij erin elke buitenlandse steun aan de revolutie  te verhinderen.

Door een gebrek aan geld en buitenlandse steun konden de Belgische revolutionairen en hun Congres niet tijdig een sterk genoeg leger op de been brengen om de terugkerende Oostenrijkse troepen te verslaan. Op 22 september 1790 werd het Belgisch leger verslaan te Falmagne nabij Dinant. In december 1790 namen de Oostenrijkers ook Brussel en Gent in. De revolutie was mislukt. De Oostenrijkse Nederlanden werden hersteld. Van der Noot en Van Eupen vluchtten naar de Verenigde Provinciën.

Het belang van de Brabantse revolutie is tweeledig: ze bewees het bestaan van de Belgische natie, die haar lot zelf in handen neemt, en toonde het belang van de Provincies aan. Bovendien werden de drie officiële kleuren van de Verenigde Belgische Staten (zwart-geel-rood) na de tweede Belgische revolutie van 1830 overgenomen evenals hun spreuk “Eendracht maakt macht”.