Quand un mouvement fermé est au comble de sa gloire, il amorce par après généralement une chute libre. C’est actuellement le cas du nationalisme flamand. Il plafonne. En même temps une crise sans précédent se précise en Belgique.
“België barst (la Belgique, qu’elle crève) !” Tel est le cri qui résonne au sein du VLD. Cela était imminent et nous n’en sommes nullement étonnés. Nous nous posons toutefois des questions sur la viabilité interne d’un parti déchiré en deux moitiés : une moitié de tendance de fédéraliste-unitaire et l’autre moitié de tendance de confédéraliste-séparatiste. Ce coup de théâtre des libéraux flamands permet au nationalisme exacerbé d’atteindre provisoirement son paroxysme. Provisoirement. A quoi devons-nous encore nous attendre ? Lorsque Karel De Gucht, le président du VLD, déclare que “les francophones sont peut-être mentalement incapables de gérer l’argent” (dixit après le congrès du parti), on est quand même en droit de se poser de sérieuses questions quant à l’état mental de nos politiciens. C’est de la démence. Le seul vrai gagnant dans ce combat est l’ex-VU. Son déclin est inversement proportionnel à la fièvre nationaliste de tous les partis flamands, hormis les verts et une partie des socialistes.
Les partis doivent prendre conscience que l’on ne peut pas éternellement séparer, jusqu’au jour où le citoyen se réveille dans un Etat qu’il n’a jamais voulu, sans parler du chaos institutionnel (révolutionnaire ?) que cela engendrerait. Il est impensable de démolir “tout simplement” un Etat presque bicentenaire et qui se trouve au cœur de l’Europe. Un tel acte a toujours des conséquences dramatiques. Réalise-t-on seulement ce que l’on est en train de faire ? Ou est-on tellement occupé à courir d’un congrès à l’autre, prisonnier dans sa carcasse politique, que l’on a perdu tout contact avec le citoyen ?
Dans une démocratie représentative, les partis doivent être représentatifs ; en d’autres termes, ils doivent plus ou moins représenter les tendances politiques de la population. Les nationalistes flamands sont parvenus à briser ce lien entre la Nation et ses représentants. Tous les partis traditionnels flamands ont récupéré le premier point du Vlaams Blok : l’indépendance de la Flandre.
C’est une évolution inquiétante. Une alternative nationale s’impose urgemment, une alternative où les gens peuvent se retrouver, quelle que soit leur appartenance politique. Nous espérons et croyons que la BUB constituera une telle alternative. Il n’est pas encore trop tard. Mais nous devons absolument réagir. En effet, comme il a été dit, ce mouvement nationaliste étroit est à son zénith, ils ne peuvent que régresser. A nous de les démasquer et de les terrasser. Dans l’œil du cyclone, nous savons que, après les pires crises, les plus belles victoires se dessinent.